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Daniel de Roulet, Schriftsteller

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Daniel de Roulet

Daniel de Roulet

Les journalistes exercent un métier né avec les révolutions bourgeoises de la fin du 17ème siècle. Ils ont accompagné ces révolutions de manière critique. Maintenant que les révolutions bourgeoises virent au populisme, elles n’ont plus besoin du journalisme. Quelques potins people, blogs et talks suffisent. Ce n’est donc pas une question de technologie, comme on veut le faire croire, c’est une question politique.

Chaque fois que je connais quelque chose à un sujet et que je le vois traité par un journaliste, je ne le reconnais plus. Les journalistes désormais sont paresseux, se copient les uns les autres, ne se donnent plus la peine d’enquêter, de lire ou de voir sur place ce dont ils nous parlent. Ils se cachent derrière les progrès de l’ère digitale pour crier misère, alors que s’ils disparaissent c’est parce que leur fonction historique se termine. Quand je rencontre un journaliste il est sympathique et souriant mais très vite il me parle de son métier qui, dit-il, est menacé. Comme si le métier des autres n’était pas menacé, comme si, lui ou elle, journaliste n’avait pas pendant des années expliqué aux autres qu’ils devaient être mobiles, globalisés, adaptés. Maintenant ils voudraient qu’on les plaigne. Si ces énervés, consensuels et gouvernementaux, disparaissent, je m’en réjouirais. Il en restera peut-être quelques-uns, ceux qui pensent par eux-mêmes, qui ne se croient pas omniscients et au service de la langue de leurs maîtres. Mais ceux-là ne seront plus journalistes. Ce seront à nouveau des intellectuels, capables de prendre des risques sans être couchés (embedded) dans le lit du pouvoir. Avec leur langue et leurs yeux pour voir et même pour pleurer

Geschrieben von Maz Blogger

5. August 2010 um 08:59

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